Le thé peut être bien plus qu'un plaisir sensoriel. Vécu comme un apprentissage, un chemin (dao), le thé se révèle aussi un passage vers de nombreux savoirs, des amitiés, de la création artistique. En cela, le thé ne se limite pas au plaisir de sa consommation matérielle. On jouit tout autant, voire plus, de tout son aspect culturel, la maitrise d'une technique, la compréhension intime des feuilles et des accessoires, la connaissance de son histoire... Et l'on devient même à devenir concepteur et artiste le temps d'un Cha Xi. De la consommation/destruction, on passe au plaisir de la création et du partage.
Ce breuvage fait la synthèse du corps et de l'esprit! Il permet de donner un sens au moment présent, aux plaisirs de nos infusions.
Ci-dessous, j'utilise la reproduction d'un crachoir de la dynastie des Jin de l'ouest (265-317) comme bol à eaux usées dans mon Cha Xi 'Attente du printemps en hiver' (avec mon Ali shan printanier de 1600 m). Une frise de losanges fait le tour du corps du bol. En fait, il s'agit d'un motif décoratif qu'on retrouve dès le néolitique sur les poteries chinoise. Ce motif est un filet à poissons. Son symbole était probablement l'espoir de faire de bonnes pêches, d'avoir toujours de la bonne chair (de poisson) dans son bol. On voit aussi, sur cette frise, des animaux avec un anneau dans la narine. Cette doméstication animalière est un signe de vie sédentaire. Or, c'est avec la vie sédentaire, agricole, qui a permis l'avènement de la poterie en Chine.
Le sens du thé est particulièrement fort, car sa culture est fortement ancrée dans le passé, et son goût permet une communion avec la nature.
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