Tuesday, May 24, 2011

Jarres à thé émaillées de Michel François

Quand on ouvre un sachet plastique pour sentir les feuilles de thé, il y a toujours une odeur artificielle et brute qui accompagne ces fragrances. Aussi, on opte plutôt pour sentir les feuilles sur une petite assiette en porcelaine avant les infuser. Là, les odeurs sont plus aérées et entièrement naturelles.

Avec une bonne jarre, on est comme dans une salle de concert: au lieu de s'échapper, les senteurs se concentrent en se reflétant sur les parois. Au contact du matériau naturel, porcelaine, les odeurs retrouvent leur finesse et perdent cette impression d'artificiel. Certes, la fraicheur s'y préserve moins bien que dans un sachet sous vide, mais il faut bien l'ouvrir un jour ce paquet!

Mon ami Michel François travaille depuis longtemps à créer des jarres à thé. Comme l'indique le nom de son blog, c'en est presque une obsession! De mon côté, j'essaie de lui donner des conseils d'un point de vue d'utilisateur.

Je suis très heureux de vous présenter et proposer ces 2 jarres d'un peu moins de 10 cm de haut (330 grammes environ). Elles sont tournées à la main, émaillées à l'intérieur et cuites au four à gaz. (On peut y mettre environ 110 grammes d'Oolong roulé).
Michel a utilisé une porcelaine de Nouvelle Zélande au kaolin très pur et très translucide. C'est l'émaillage qui donne les couleurs différentes:

1. Céladon Qingbai proche du Ru (prononcer entre 'lou' ou 'jou') de la dynastie Sung. Ce céladon est proche du bleu, bleu ciel. Cette teinte est presque aussi difficile à décrire qu'à photographier! La teinte change beaucoup selon la lumière.

Mais ce qui est plus extraordinaire encore, c'est la douceur de cette pièce. On dirait de la peau de bébé!

C'est une couleur qui s'accorde aussi bien avec celle du set lotus Qingbai de David Louveau.


2. Pour ce blanc craquelé, Michel s'est inspiré d'une vielle recette simple d'Arita au Japon. On s'y est probablement inspiré des céramiques Chosun de Corée (car les premiers potiers d'Arita furent des émigrés de Corée, à la fin du XVIe siècle).

L'émaille contient de la pierre de Cornouaille, du kaolin et de la cendre de l'arbre 'Izu'. Cela donne également beaucoup de douceur à cette émail: contraste agréable entre l'épaisseur des parois et cette impression de légerté due à cette couleur blanche.

Ces pièces ne sont pas sans défauts. La couleur n'est pas uniforme. Il y a des petits points noirs ici et là (des particules de fer). Ou bien des retraits d'émail. Le pied aurait pu être plus travaillé... Mais ces 'défauts' sont aussi des qualités et confèrent une humanité, une personnalité, une individualité que n'ont pas les accessoires fabriqués industriellement.

Merci Michel!

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