

Les premières notes gaies et légères pénètrent ma bouche. Silence. Un écho sur ma langue se prolonge jusqu'à la gorge. Une chaleur bienfaisante envahit maintenant mon être. Essayons d'analyser ou de saisir tout cela:
- Les notes gaies et fraiches sur la langue sont comme des violons avec quelques trompettes. Il y a un mouvement vers la gorge, plus profond. On dirait du violoncelle.
- Lorsque le thé refroidit un peu, pour la prochaine gorgée, la musique se fait plus douce,
- L'arrière goût n'arrête pas de résonner sur ma langue. Il répète son doux refrain au parfum frais de lavande.
- Le même thème reste présent lors des infusions successives, mais on sent des évolutions. Comme dans de nombreux Hung Shui Oolongs, on retrouve un peu 'les 4 saisons' de Vivaldi. Printemps et été, récolte printanière et torréfaction chaude sont des sensations qui jouent l'une avec l'autre lors des premières infusions: un thé à la fois très vivant de par sa saison et de par son feu encore jeune. Force et liberté des montagne, passion et chaleur de la torréfaction aux braises de charbon. Dans les dernières infusions, le thé murit et s'assagit. Les notes deviennent plus graves, plus lentes, douces et moelleuses. Mais toujours ce même refrain sur ma langue: un parfum et une fraicheur qui n'en finissent pas de résonner.

- Chaque coupe par-delà la soif est comme un "Encore, encore!" lancé au maestro (la théière).
- Lorsque je décide de m'arrêter, maintenant, passé minuit, le thé continue sa présence silencieuse en moi.
Ce Hung Shui Oolong de Shan Lin Shi est une symphonie gaie et classique. Elle célèbre la force vitale, endurante et de plus en plus douce jusqu'à la tombée du rideau, voire même au-delà! La vie, quoi!
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