Tuesday, February 21, 2012

Eau sous influence

 Avec un Nilu chauffé au charbon de bois, le rôle de l'eau est mis en avant. La théière reste la pièce centrale, mais la bouilloire occupe maintenant souvent la position la plus élevée. Elle capte aussi notre attention par sa chaleur et les sons de charbons qui crépitent parfois sous la bouilloire. Une conséquence de cette primauté de l'eau est que je bois plus souvent l'eau de préchauffage des coupes. Cette eau chaude a demandé tant d'efforts et de patience que je n'ai pas le coeur de la jeter dans le bol à eaux usées. Et ainsi, je peux mieux apprécier l'impact du chauffage au charbon sur la qualité de l'eau.

Cette attention à l'eau m'a aussi donné envie de retester des bouilloires faites en différents matériaux. Tetsubin en fonte, bouilloire en glaise blanche ou bouilloire en argent, chacune donne à l'eau un caractère distinct. L'influence de la fonte, de la glaise ou de l'argent est si évidente!

A boire ces eaux chaudes différentes, il est évident aussi que chacune a son (ses) thé de prédilection. La bouilloire en glaise blanche est faite de terre et son eau a un goût très compatible avec du puerh cuit, par exemple. La fonte, avec ses parois épaisses, donne un goût 'épais' qui accentue la longueur en bouche (des Oolongs, par exemple). L'argent, très pur et chaud laisse le mieux éclater les fragrances d'un thé vert ou rouge, cueilli à l'état de bourgeon.

Il y a donc des accords plus ou moins réussis, entre le matériau de la bouilloire et le thé choisi. On ne saurait donc dire quel matériau est le meilleur dans l'absolu. Par contre, il est évident aussi que la qualité du matériau influe la qualité de l'eau. Toutes les fontes, toutes les glaises et tous les argents ne sont pas créés pareil... Avant de parler de taille, de forme, du pays producteur ou du nom de l'artisan (ou du prix), le plus important reste la qualité du matériau.

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