Tuesday, October 18, 2011

Oolong Beauté Orientale classique de Formose

La chaleur estivale, moite et étouffante, de la campagne entre Miaoli et Hsin Chu fait foisonner les insectes dans les plantations de thé. Un petit criquet vert, le Jacobiasca formosana Paoli, aime tout particulièrement croquer les jeunes pousses de thé. Le mécanisme de défense de la feuille contre cette attaque va faire débuter son oxydation, ce qui contribuera à ses fragrances particulières. Mais cet insecte n'est qu'un des éléments qui entre dans le savoir-faire et fait la beauté de ce thé. (Voir mon article de 2007 pour plus de détails).

Cultivar: Qingxin Da Pang Oolong
Origine: Vieux théiers entre Miaoli et Hsin Chu
Récolté à la main le 10 août 2011

Dégustation 'test' de 3 grammes, infusés pendant 6 minutes dans un set de compétition en porcelaine.

A la vue, les feuilles sont bien diverses. On y retrouve les 5 couleurs (blanc, vert, brun, rouge et noir). Les bourgeons (blancs) ne semblent pas très nombreux ; les vieux théiers en produisent moins que les jeunes. Mais l'on remarque que les feuilles sont quand même toutes plutôt petites.

Au nez, ces feuilles sèches sentent comme cette nature exubérante et chaude de l'été Taiwanais. J'y décelle aussi des notes de chocolat (au lait) et de bois sec. L'odeur est profonde et semble avoir des couches successives.

L'infusion est rouge foncée avec une bonne transparence. Cette couleur nous indique un concentré d'arômes.

Les fragrances de fruits rouges et de miel sont au rendez-vous! Sans être aussi fines et légères que mes OB top passés, ces odeurs sont pures, naturelles et franches.
Par contre, au niveau du goût, cette Beauté Orientale trouve toute la force et la longueur en bouche insensée des meilleurs Oolongs de Formose. Les tannins sont même encore un peu trop forts actuellement. Pour obtenir plus de rondeur, le mieux sera de conserver un peu ces feuilles dans une jarre en porcelaine.

A la surface de l'infusion, on remarquera des petits 'poils'. Ce n'est pas un défaut, mais une qualité! Il s'agit du léger duvet qui recouvre les jeunes bourgeons. Leur présence sur l'infusion montre que les cueilleuses ont bien pris les feuilles les plus tendres.
(On retrouve ce même phénomène avec les thés verts comme le Bi Luo Chun, par exemple).
Dans les feuilles ouvertes on trouve des bourgeons et des feuilles plus grandes. L'oxydation n'est pas totale, car le coeur de certaines feuilles est encore vert.

Au toucher, les feuilles sont tendres et flexibles, mais épaisses aussi. Les morsures d'insectes ne sont pas trop nombreuses.

J'appelle cette Beauté Orientale 'classique' car elle suit cette tradition qui insiste sur la force du goût et considère que les arômes suivront, naturellement. A peine sorties de leur sachet, ces feuilles ont beaucoup de potentiel pour s'affiner. Cet affinage peut se faire avec une jarre et/ou avec une théière d'Yixing.

La concentration et le mix équilibré bourgeons/feuilles en fait un excellent choix comme Oolong de garde aussi.

Dans les moments de froid et de gris, il est bon de pouvoir faire revenir l'été dans sa coupe!

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